L’unité de Ninni Holmqvist

Voici ma première lecture pour le Prix des lecteurs en littérature! Un livre intéressant que je suis contente d’avoir découvert, merci au Livre de Poche!

Titre original: Enhet

Editeur : Editions Le livre de poche (335 pages)

Note: 4/5

L’histoire

Dorrit vit dans une société où les femmes de 50 ans et les hommes de 60 ans qui n’ont pas d’enfants sont déclarées superflus. En tant qu’individus superflus, ils doivent donc intégrer l’Unité, un endroit où ils sont soumis à des expériences en tout genre et où ils servent de banque d’organes. Malgré son appréhension, Dorrit va apprendre à vivre dans cet environnement, elle va refaire sa vie et finalement trouver ce qu’elle n’avait pas trouvé lorsqu’elle était libre. Mais comment cela peut-il finir pour Dorrit?

Mon avis

Ce roman décrit un monde que l’on ne connait pas. C’est une dystopie mais pour une fois, pas pour young adults. Dans ce monde, les gens nécessaires s’opposent aux gens superflus. Les gens superflus sont ceux qui n’ont pas eu d’enfants, n’ont pas de parents dont ils doivent s’occuper et ont atteint l’âge de 50 ans pour les femmes ou 60 ans pour les hommes. Alors que les gens nécessaires sont ceux qui ont oeuvré pour la société (cela peut être un bon boulot par exemple) ou qui ont des gens qui se reposent sur eux.

Cela m’a fait penser au film The Island (avec Ewan McGregor et Scarlett Johansson), un film dans lequel des clones sont gardés comme banque d’organes et lorsque l’un d’entre eux découvre ce qu’il se passe, il fait tout pour libérer les autres. Mais le livre est très différent. Ici ce sont des gens superflus qui sont enfermés à l’Unité et ils sont conscients qu’une fois dedans, ils participeront à des expériences en tout genre et serviront de donneurs d’organes jusqu’au don final qui leur ôtera la vie. Bien sûr ma première réaction a été d’être révoltée contre ce système. Mais je pense que l’auteure a surtout voulu nous faire réfléchir. Est-ce que finalement ces gens ne sont-ils pas plus utiles en servant de cobayes et banque d’organes? Sont-ils si malheureux? Car ils passent leurs derniers mois voire années dans de très bonnes conditions de vie. De plus, ils donnent toujours leurs organes à des gens que l’on ne peut pas détester, comme des mères de famille avec plusieurs enfants. Et au final, les gens de l’Unité finisse toujours par faire leur don final de leur plein gré et en ayant connaissance des personnes qui vont recevoir leurs organes.

Ces gens dans l’Unité, ne sont-ils pas plus heureux tous ensemble? Le livre fait donc réfléchir et on en vient presque à se dire que leur sort n’est pas si mal. Mais si on creuse et que l’on continue à se poser des questions telles que: qui peut juger qui est nécessaire et qui es superflu? A-t-on le droit de disposer des corps d’hommes et de femmes? Comment détermine-t-on à quel âge ces gens deviennent superflus? Je reviens à la réalité et je me dis que ces gens subissent un vrai lavage de cerveau en leur faisant oublier qu’ils auraient pu avoir une autre fin de vie dehors.

Ce qui permet peut être au lecteur d’accepter la situation, c’est le personnage de Dorrit. Elle est écrivaine sans enfants qui se retrouve donc à 50 ans dans ce centre. J’ai été surprise de voir qu’elle acceptait la situation plutôt bien. En fait, être privée de sa liberté n’a pas l’air du tout de l’embêter, la seule chose qui lui manque est son chien. Je me dis qu’après tout, elle savait ce qui l’attendait et finalement elle se retrouve peut-être dans une situation meilleure que ce qu’elle anticipait. Tout est fait pour que les superflus se sentent bien, ils ont tout le luxe qu’ils n’ont jamais pu avoir auparavant et même une meilleure vie sociale. Le seul prix à payer est leur santé et leur vie.

Suivre cette femme d’âge mûr qui vit un peu dans ses rêves et reconstruit sa vie au sein des murs de l’Unité a un côté poétique. Je ne sais pas quoi dire de la fin, on pouvait s’y attendre et pourtant elle m’a surprise. Je n’ai pas compris tout de suite ce que je lisais mais vu le caractère de Dorrit, c’était prévisible.

Je vous recommande vraiment ce petit livre si vous voulez découvrir une dystopie pour adulte, j’ai passé un bon moment bien que le livre ne soit pas intense en actions mais intense en émotions.

40 réflexions sur “L’unité de Ninni Holmqvist

  1. Wahou, le résumé donne des frissons, ça a l’air captivant !!! Merci pour cette découverte car je lai vu en librairie mais je ne m’étais pas du tout arrêtée dessus. HOP WISH LIST ! LOL

    • Oui, c’est vrai que le sujet fait un peu froid dans le dos, mais au final tout se passe en douceur et ça fait peur de voir que ces gens finissent par accepter leur situation!! J’espère que tu auras l’occasion de le lire 🙂

  2. L’histoire me fait beaucoup penser à Never let me go (avec Keira Knightley). J’avais trouvé ce film révoltant et extrêmement triste ! Malgré tout ton article me fait envie, mais pour le bien de mon petit cœur je vais m’efforcer de résister.

  3. Oh il a l’air super intéressant, tu me donnes envie de le découvrir car j’aime beaucoup les dystopies dont celles pour adultes
    Merci pour cette découverte qui rejoint ma wish-list 🙂

  4. Je dois être le seul à ne pas vouloir le lire car absolument révolté par ce que tu présentes xD
    Ta chronique n’est pas à remettre en cause évidemment, elle est au top comme d’habitude. C’est surtout le thème, où cette façon qu’à l’auteur de vouloir donner une utilité aux gens, je ne peux pas tolérer ça 😡

    • Oui je comprends! Le sujet est vraiment dur au fond, mais c’est amené avec tellement de douceur qu’on se laisse bercer! Puis arrive un moment où l’on est complètement révolté, et j’ai refermé le livre assez frustrée en fin de compte et bien contente que ça ne soit qu’un livre!

  5. Pingback: C’est lundi, que lisez-vous? [47] | La tête dans les livres

  6. Je n’ai jamais lu de dystopie pour adulte mais celle-ci pourrait bien me plaire. Effectivement, le sujet prête à réflexion ! Merci pour la découverte 🙂

  7. Coucou, merci pour ton avis sur L’instant précis où les destins s’entremêlent! ^^ Comme il a l’air de te plaire je te propose de venir participer à mon concours pour le gagner, du moins si ça t’intéresse, il est en ligne sur mon blog (premier article, troisième tout au plus sur la page d’accueil selon quand tu viendras) 😉

    (Je suis un peu à la bourre dans mes NL avec les bacs blancs de cette semaine donc je commenterai tes articles tout à l’heure ^^)

  8. Pingback: Les superflus au service des utiles | Le Rat de Librairie

  9. Pingback: Top Ten Tuesday – Anecdotes en lien avec des romans | La tête dans les livres

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